Le paysage comme défense de notre planète

 

Le paysage est comme une extension de soi-même mais on ne perçoit une extension de soi-même que si on est suffisamment ouvert vers l'extérieur. Bien que cette formule paraisse prétentieuse, ce n'est nullement une vue de l'esprit, c'est l'expression d'un ressenti, une sensation concrète qui va (si je puis dire) de nos tripes au paysage et du paysage à nos tripes.

 

Après, seulement après, nous essayons d'analyser ce qui nous attire dans ce paysage et c'est, heureusement, trop tard. C'est trop tard car le paysage est en nous et s'il l'est, ce sera uniquement dû à l'ouverture qui nous a permis de recevoir les sensations de sa perception.

 

L'effort fourni durant une ascension peut nous mettre sur un cheminement vers cette ouverture, cet effort peut permettre au paysage de nous surprendre, car notre esprit n'est pas focalisé sur l'un ou l'autre de ses composants, il est concentré sur l'effort physique, sur la respiration et le paysage entre dans notre esprit sans être préalablement filtré par notre intellect. Nous le recevons alors pleinement. Lorsque nous réalisons cela, il suffit de se déplacer, parfois, encore de quelques pas pour accroître les sensations, le paysage est en nous et nous faisons partie intégrante du paysage. Il est devenu une extension de "soi-même" et non plus de "moi-même" qui, elle, serait due à notre seul mental.

 

Beaucoup de mots, de blabla, finalement, pour arriver à parler de notre sensibilité naturelle de terrien à être ému par notre planète et, en particulier, par sa nature encore sauvage. Si ces mots sont nécessaires, c'est parce que, tout terrien que nous somme, notre vie moderne nous a quelque peu, voire beaucoup, détourné de ces beautés pour en favoriser d'autres produit par l'humain. Je ne rejette pas les beautés produites par les humains, au contraire, mais j'éprouve de la peine devant l'indifférence affichée par certains devant la nature dont nous sommes totalement tributaire, et j'éprouve de la colère devant le comportement d'autres qui dépravent cette nature, qui la salissent. Ils ne se rendent pas compte que c'est leur existence qu'ils menacent car la nature, elle, s'adaptera et tant pis si elle ne tient pas compte des petits humains qui y habitent.

Michel Nieus

 


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